Les vols à l’étalage ont fortement augmenté en France ces derniers mois.Les enseignes de la grande distribution multiplient, en conséquence, les recours aux antivols.TF1 a rencontré un patron de supermarché et un fabricant, pour qui l’innovation est devenue la clé pour gagner de nouveaux marchés.
Hasard ou coïncidence : l’augmentation, l’année dernière, des vols à l’étalage en France s’élève, selon le ministère de l’Intérieur, à 14% - une proportion inédite à ce jour-, soit peu ou prou le même taux (14,5%) que celui, fourni par l’Insee, de la hausse des prix dans un laps de temps similaire. Une recrudescence qui explique la multiplication, par les grandes enseignes, des recours aux antivols. Et qui a conduit les fabricants de ces dispositifs à les adapter à ces nouveaux besoins.
"Il y a un truc marrant en ce moment, c’est les brossettes, témoigne Yann Lancelot, le directeur d’un supermarché, dans le reportage de TF1 en tête de cet article, en montrant une boîte de dix recharges pour brosse à dents électrique. Ce n’est pas grand, ça vaut des sous et ça se revend. Il m’en manque beaucoup, je suis moi-même surpris." Ce produit, parmi les plus volés de l’établissement, devrait finir, comme les lames de rasoir, dans une épaisse boîte en plastique verrouillée, jusqu'alors dévolue aux produits high tech.
Autres produits ciblés, participant à cette nouvelle tendance : la nourriture, et plus particulièrement la viande et le poisson. Ceux qui coûtent le plus cher au consommateur, et à la grande surface. "Gentiment, on a collé une étiquette à l’intérieur des emballages en papier autour du foie gras. C’est caché, donc les gens ne le voient pas forcément, appuie Yann Lancelot. On le fait parce que, régulièrement, dans nos états des stocks, on constate que ça disparaît."
Ces dispositifs dissimulés s’inscrivent dans les innovations qui font aujourd’hui le succès de certaines entreprises spécialisées dans les antivols. C’est le cas de celle de Jacky Thonnsen, basée à Châteauroux, qui culmine à 50 références différentes et 2 millions de pièces en stock, toutes destinées aux enseignes de la grande distribution, en France et à l’étranger.
"C’est vraiment la caisse libre-service qui a été le déclencheur, explique le dirigeant. Après, on a eu une deuxième vague avec l’inflation, en début d’année." Chaque antivol est conçu sur place, testé et adapté aux besoins du magasin, comme ce boîtier électronique qui va signaler tout passage en force à une caisse fermée, spécifiquement conçu pour une enseigne de bricolage, ou un nouvel antivol qui ne trouera plus les matières textiles tout en restant aussi difficile à arracher. En parallèle, l’entreprise développe l’aménagement des magasins et la sécurisation des caisses. Un secteur lui aussi très porteur.